Emmanuel Scarpa

batteur / compositeur / improvisateur

Umlaut

POWER TRIO / METRIQUE / IMPRO  (2004-2013)

 

Fred Escoffier - clavier basse et Nordlead
Fred Poncet - guitare
Emmanuel Scarpa - batterie, TR 505, composition


Prononcer [oumlaôte], de l'allemand um « transformation » et Laut « son », c'est le timbre de la voyelle modifiée par un tréma. C'est aussi un trio Lyonnais à l'univers singulier créé en 2004 par Emmanuel Scarpa. Bien que ce dernier soit à l'origine de l'écriture musicale orientée sur la métrique et les changements d'états; l'imbrication de l'improvisation et l'esthétique du trio restent le fruit d'une recherche collective aux nombreuses influences Jazz et Pop-Rock.

 

 


 

 

 P R E S S E

 


Jazz Magazine _ 2009

"Si elle fait appel à un jeu tout à fait collectif, la musique d’Umlaut est toute de la plume du batteur Emmanuel Scarpa (déjà entendu notamment avec Marc Ducret, François Raulin, Benoît Delbecq ou au sein du trio d’Alexandra Grimal). Énergique rythmique que l’on pourrait placer dans le sillage d’un Éric Échampard ou d’un Tom Rainey, mais avec quelque chose de minimaliste et d’iconoclaste dans le choix du matériel, l’extrême détente de la peau de grosse caisse, voire même la tenue des baguettes. Gros travail sur les fluctuations rythmiques, avec une énergie qui va de paire avec une étonnante décontraction. Le jeu de ses acolytes semblent se plier à des parcours très stricts qui ne sont pas sans rappeler Tim Berne, Marc Ducret (dont on retrouve certains gestes bruitistes chez le guitariste), certaines intonations mélodiques évoquant les travaux de Paul Brousseau sur les inflexions parlées. La proximité des claviers de Fred Escoffier et de la guitare de Fred Poncet sur le plan du timbre donne des résultats étonnants notamment dans de faux unissons jouant sur d’infimes décalages ou de réels déphasages rythmiques.

Cette musique captivante a fait l’objet d’un «Volume 2» ( sur Label Forge,avec Marc Ducret et Antonin Rayon en invité)."
Franck Bergerot

 

Citizen Jazz _ 2009

"La rencontre entre Emmanuel Scarpa, batteur et leader d’Umlaut, avec le guitariste Marc Ducret semblait inévitable tant leur musique s’inspire des mêmes obsessions rythmiques aux fêlures électriques. C’est dans ce sens que l’un et l’autre travaille depuis des années, en collaboration avec le claviériste Antonin Rayon, et telle est la couleur de cet album surprenant qui joue sur les paradoxes du miroir.

Nourri de rock et d’un jazz à fleur de peau, découvert dans des groupes comme Thôt ou Radiation 10, Scarpa développe avec Umlaut une musique ondoyante qui se rapproche de la vogue actuelle des formations dites « power trios ». [1] Le nom du groupe, accent double renvoyant aussi bien à la distorsion du son que de la réalité, reflète le propos de l’album. L’ensemble de ses compositions est empreint de ce changement de timbres, de cette inflexion du sens même qui donne corps et puissance à la musique. Une musique où le rythme est central, où la lourde et bâtisseuse batterie de Scarpa joue le rôle du miroir, entité concave ou convexe qui renvoie la lumière sur ses complices, miroir chaud et brûlant, sans fard mais non sans tain, et joue plus volontiers les passeurs vers un fiévreux wonderland.

De part et d’autre du batteur, le guitariste Fred Poncet et le claviériste Fred Escoffier entremêlent des sonorités métalliques, grinçantes et acides qui portent le groupe à l’échauffement sur les compositions particulièrement érudites de Scarpa. « Rollmops-Cacao » est un modèle du genre dans cette volonté de rompre avec les codes et les sonorités, d’alterner riffs dévastateurs et nappes contemplatives, décomposition harmonique et rythmique cabossée.

Tout au long de l’album, la musique de Looking Glass porte en elle une métaphonie subtile, sa part de symétrie et d’étrangeté, son potentiel onirique et sa crue réalité. C’est la rythmique, bien évidemment centrale, qui fait office de passerelle pour les éthers électriques qui s’y succèdent, s’y mélangent et s’y confondent. Escoffier et Poncet s’intervertissent et se travestissent dans les effets et les altérations qui finissent par les confondre. Les « hétéromorphes », dit un des meilleurs morceaux de l’album ; il n’y a pas de mot plus exact pour définir le travail de ces comparses. Mais c’est sur la pièce centrale - encore - en deux parties « Through the Looking Glass » que le propos est le plus efficace ; le duo plus batterie s’adjoint deux alter egos, Marc Ducret himself et Antonin Rayon [2], qui ajoute plus encore d’ambivalence et d’étrange à un projet abouti et très réussi."
Franpi Barriaux