Emmanuel Scarpa

drummer / composer / improviser

Invisible Worlds

 
« C'est l'histoire de deux êtres humains qui vivent une situation que tout semble opposer et qui, de part et d'autre de la planète mais exactement au même instant, se posent la même question concernant l'existence, ou la fin de celle-ci. Ces deux personnes se croiseront mais n'en sauront rien. »

A la suite de mon ancien trio Umlaut, j'ai souhaité enregistrer de la nouvelle musique. J'ai commencé par écrire un texte, puis la musique, ainsi que quelques paroles, j'ai réuni des musiciennes et des musiciens que j'affectionne particulièrement et avec qui j'ai joué ces dix dernières années dans notamment Umlaut double Trio, Radiation 10, Transistor, Sylvaine Hélary Trio, L'Ensemble Op.Cit. J'ai pensé le projet de manière cinématographique (dans le procédé), avec un story-board, un casting, des rôles, des entrées et des sorties, comme on le fait au cinéma, à la différence près qu'il n'y a pas d'images. Je laisse votre imaginaire faire le reste.

 

 

Pierre-Antoine Badaroux - saxophone alto & baryton
Noémi Boutin - violoncelle
Julien Desprez - guitare électrique
Marc Ducret - guitare acoustique et électrique
Fred Escoffier - piano & Pianet
Sylvaine Hélary - flûtes
Olivier Lété - basse électrique
Anne Magouët - voix
Antonin Rayon - prise de son, mixage & mastering
Emmanuel Scarpa - batterie, glockenspiel, synthé, voix & composition

Anya Belyat-Giunta - dessins
Solène Chesnais - graphisme

 

Projet enregistré 13-15 juin 2014 en Bourgogne par Antonin Rayon. CD sorti le 7 novembre 2016 sur le label COAX 

 


 

ACHETER SUR LE LABEL COAX

 

ACHETER EN ME CONTACTANT

 

ECOUTER SUR SPOTIFY

Et aussi

 


 

 






P  R  E  S  S  E
 

Sun Ship  

« C'est un projet troublant, et forcément excitant que nous propose le batteur Emmanuel Scarpa avec Invisible Worlds, paru sur le label COAX Records et qui regroupe un orchestre aussi étourdissant que surprenant par sa diversité, d'Anne Magouët au chant à Olivier Lété à la basse électrique en passant par Marc Ducret qui croise la violoncelliste Noémie Boutin (celle là même qui signe, en passant, un très bel album classique chez nos amies de NoMadMusic).

Etonnant Scarpa, batteur aussi discret qu'il sait être tonitruant et qui anime depuis de nombreuses années la rythmique complexe de Radiation 10, dont on retrouve ici quelques traits, notamment dans la construction extrêmement huilée de "... They Are Getting Through", où la guitare nerveuse et obsessionnelle de Julien Desprez, accompagné du saxophone de Pierre-Antoine Badaroux qu'on attendait pas forcément dans ce domaine, vient percuter de plein fouet la tournerie commune de Boutin et de Sylvaine Hélary, aussi aérienne que l'électricité peut-être tellurique.

Très vite, dans ce disque extrêmement scénarisé qui conte une histoire chorale de rencontre impossible, on voit apparaïtre en filigrane toutes les collaborations de Scarpa. Radiation 10, nous venons de le dire, qui explore une musique complexe et très écrite, qui tangue parfois au près des rivage contemporain mais se pare de quelques atours très anciens, notamment lorsque la mezzo-soprano Anne Magouët vient préter sa voix au fantomatique "At The Same Time". Puis on se souvient que Scarpa fait partie du trio de Sylvaine Hélary, ou encore qu'il a croisé Ducret avec Umlaut et Desprez avec Phil Giordani.

Il en résulte un mélange détonnant aux franges de toutes les marges, qui peut passer tour à tour d'une musique répétitive et languissante ("A Loner of Desolation Peak") au charme crépusculaire à un soudain accès de rage ("A Man in a Crowd", qui rappelle que la puissance du rock ne mets pas longtemps à bouillir dans les veines.)

On passe de l'un à l'autre sans rupture et même avec un certain naturel, comme cet orchestre qui, individuellement comme collectivement n'accepte pas d'être mis dans des cases. On y entend beaucoup de choses en effet, et même des reliefs de jazz-rock bien assimilés et débarassés d'inutiles fanfreluches.

On pense de loin en loin, à ce que Ducret a pu proposer dans Tower : cette sorte d'entre-deux, de zones à défricher qui décide de ne pas trancher entre méticulosité et énergie brute... Et qui s'offre même des moment de douceur carénée d'acide, à l'image de "Tangible World" où le travail des timbres, amalgamés par l'archet de Noémie Boutin qui fouille au tréfond de l'âme sans verser une seule seconde dans l'émotion de surface.

Outre la grande implication de l'orchestre qui éclaire le disque, c'est l'approche de Scarpa qui le rend assez unique. Le batteur n'est pas omniprésent, il sait s'effacer. Bien sur, il croise parfois le fer avec l'électricité contondante de ses comparses, mais il sait aussi donner vie à cette histoire et à la musique qu'il porte sans s'obliger à mettre le rythme en avant. C'est un projet très abouti que nous propose encore une fois le collectif COAX. On y adhère parfaitement. »

Franpi Barriaux _ décembre 2016

 

____

 

Jazz Magazine 


Résultat de recherche d'images pour « En chroniquant en juin 2009 le "Vol.2" du trio Umlaut dont ils était le compositeur, on faisait la connaissance d'Emmanuel Scarpa, batteur passé par le punk, l'improviation et des études académiques en fugue et contrepoint. On le retrouve à la croisée de ces chemins qui n'ont cessé de se ramifier à partir des collectifs La Forge de Grenoble et de Coax dont il est membre très actif, dans une fidélité à ses compagnons de route : Fred Escoffier, clavier du trio Umlaut, ou Marc Ducret qui en était l'invité, Julien Desprez, complice au sein de Radiation 10, Antonin Rayon (ici ingénieur du son) qu'il côtoya dans le trio d'Alexandra Grimal ... Concevant une écriture cinématographique à partir d'un story-board dont il nous laisse imaginer les détails, il fait rayonner son background composite vers des univers contrastés, sans autres frontières que celles bornées par les fortes personnalités dont il s'est entouré, de la musique de chambre aux violences bruitistes parfois superposées l'une à l'autre, d'un progressive rock "à la Wyatt" au lyrique atonal, l'écriture dense et précise laissant l'improvisation sourdre comme l'eau sur la roche. La rencontre d'êtres invisibles l'un à l'autre, évoquée dans ses notes d'intention, trouve un écho palpitant dans ce pari musical de ces "Invisible Worlds. »

Franck Bergerot _ janvier 2017

 

____

 

DISQUE ELU par Citizen Jazz

Résultat de recherche d'images pour « Membre d’une grande variété de projets (Marteau-Matraque, Ensemble Op.Cit. et Radiation 10), partenaire de collectifs (La Forge, Collectif Coax), leader de formations (entre autres Umlaut, Umlaut Double Trio), également compositeur pour différents ensembles (Quatuor Béla), Emmanuel Scarpa signe avec Invisible Worlds un premier disque sous son nom seul. Derrière cette volonté de prendre en charge l’entièreté du projet, on perçoit le désir de réunir dans une esthétique œcuménique les influences diverses qui le traversent sur ces neuf pistes.

Si le risque de proposer un catalogue complet mais maladroitement disparate était réel, l’ensemble est tout à fait homogène, lié par un fil que personne ne distingue. La voix (lyrique - celle d’Anne Magouët - ou pop - celle de Scarpa lui-même, aux inflexions évoquant Robert Wyatt), les guitares rock ou la musique contemporaine sont en effet abordés tour à tour mais le résultat, constitué autant d’un travail sur les compositions que d’un style indéniablement ferme, transcende les genres.

Des structures rythmiques complexes qui bifurquent en permanence et donnent un sentiment d’instabilité (c’est le cas sur le titre “… they are getting through”) s’opposent à des moments binaires où la basse saturée et punkoïde d’Olivier Lété devient le terrain de jeu de guitares bruitistes (belle complémentarité de Julien Desprez et Marc Ducret). Pourtant dans cette approche métrique qui pourrait n’être que le résultat des divagations absconses d’un batteur cérébral, le soin porté aux alliages de timbres fait sens. Le piano de Frédéric Escoffier, la flûte de Sylvaine Hélary, le violoncelle de Noémi Boutin et le saxophone de Pierre-Antoine Badaroux se fondent dans le fer des cordes électriques et les entraînent dans une forme d’anoblissement dont l’étrangeté aiguë est d’une délicate poésie.

Leurs interventions insolites (sur “Tangible Worlds” notamment) trouvent, en effet, leur source dans les paysages ouverts qu’Emmanuel Scarpa prend soin de dessiner au travers de cycles étendus à la respiration posée. Sa musique, située à un point nodal qui voit se croiser une articulation riche et une largeur de vue certaine, se dresse pour fendre le silence avec une pertinence qui fait mouche. »

Nicolas Dourlhès _ Mars 2017